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Novembre
Sortie cinéma le 5 novembre 2014
Par Tajri Delphine • Publié le 05/11/2014
Nous sommes allés à l'espace culturel Saint Grégoire (Munster) voir le film "Le garçon et le monde", film d'animation réalisé par le brésilien Alê Abreu.

Un enfant décide de suivre son père qui part au travail. Perdu dans un monde trop grand pour lui, il se rend aux confins d’univers étranges où il croise des animaux machines. Il embarque sur un paquebot pour un aller-retour aux Etats-Unis, avant de voir des militaires réprimer des manifestations...

 

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 08/10/2014

Petit miracle : ce film d'animation venu du Brésil est un pur moment de grâce, de temps suspendu. Un bonheur total. L'histoire n'a rien de neuf, pourtant : un petit garçon quitte son village à la recherche de son père et découvre un monde fantastique et mécanique, où la beauté et la musique ont bien du mal à résister au monstre qu'est le « progrès ». Les fleurs, la solidarité et l'amour filial valent mieux que les usines, la pollution et la guerre. On le savait, bien sûr. Mais, grâce à son incroyable liberté visuelle, le cinéaste redonne virginité et force à ce message candide, souvent exalté par le cinéma d'animation. Il choisit de dessiner « comme un enfant », en mélangeant toutes les techniques possibles : pastels à l'huile, crayons de couleurs, feutres hydrographiques et même stylos à bille, ainsi que tous les types de peintures et de collages. Et surtout, choix audacieux et poétique, il ne craint pas le... blanc. Dans certains plans, il part d'une page vierge et la colore progressivement pour finir en véritable feu d'artifice. A l'inverse, il efface un carnaval psychédélique pour rendre l'enfant et sa petite tête en forme d'ampoule à son tendre minimalisme.

Sans cesse, il alterne : à une splendide montée à vélo dans la ville, la nuit, où le ciel étoilé évoque celui de Van Gogh, succède le jour et une descente à toute allure vers une plage ­bariolée. Des scènes dans une plantation de coton dessinent brusquement, des formes totalement originales, tandis qu'un chantier naval prend des airs d'un tableau de Paul Klee... Chaque dessin est un étonnement. Un émerveillement. Le tout sans dialogues ou presque : juste quelques ­répliques, dans une langue inventée — du brésilien à l'envers ! Mais une ­musique très présente, elle, et constam­ment enthousiasmante. Depuis des années, il était de bon ton de ne plus employer le terme « dessin animé », considéré comme réducteur ou ringard, quand on parlait d'animation. Avec Le Garçon et le monde, grâce à ce réalisateur génial, l'expression reprend toutes ses lettres de noblesse. — Guillemette Odicino (Télérama).

 

 

 

 

 

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